L'affaire aurait pu susciter un passionnant débat sur le journalisme en France et son sens au 21ème siècle. Au lieu de cela, nous sommes retournés 20 ans en arrière avant l'arrivée de l'Internet grand public qui permit une multiplication et une diversification des moyens journalistiques, et donc de retrouver l'essence du journalisme. Pourquoi? Parce qu'immédiatement dans cette affaire le débat a été placé sur le terrain de la vie privée. Alors, "tout le monde savait", "on aurait dû", "si on avait…": avec des "si", on mettrait Paris dans un Hilton. Car, sur le terrain de la vie privée, difficile de ne pas émettre, même indirectement et sans volonté moralisatrice, des jugements de valeur (sa définition, ses limites, son importance, sa protection, etc.). Or, écrire des analyses en émettant des jugements de valeur, c'est précisément ce qu'a commencé à faire la presse française à l'époque de la Révolution Française: les journaux cessent d'être des compilations de faits divers améliorées et deviennent des vecteurs d'idées et de propagande. Cela est d'ailleurs salué comme un saut qualitatif. C'est toute la différence entre informer l'opinion de faits, qu'au besoin on est allé débusquer soi-même, et dire à l'opinion ce qu'elle doit en penser. Et bien, l'opinion pensera elle-même, votera le jour venu, se dotera des dirigeants qu'elle veut, comme le démontrent très régulièrement les élections (au hasard: une personnalité politique, condamnée par la justice pour faux témoignage, avec une peine d'inéligibilité, se représente ensuite devant le suffrage universel et est élue maire à la majorité absolue au premier tour). Parce que tant que l'on s'interrogera en termes de respect de la vie privée, à savoir que l'on ne peut dévoiler que des faits publics, au lieu de suivre la classe politique et dévoiler ce qui montre aux électeurs qu'il y a une différence entre l'image vendue et la réalité du produit, peu important le domaine car tout est très relatif, alors la presse française répètera à l'infini le comportement qui fut le sien, car elle sera empêtrée dans ses contradictions aussi bien sur le fond (sa tendance moralisatrice) que sur la forme (l'étroitesse des liens amicaux, conjugaux et corporatistes avec la classe politique). D'ici-là, les blogs et medias en ligne sur abonnement sont la seule trace de journalisme en France. Je les salue et les applaudis.

Mais, c'est tout à fait truculent! On pourrait utiliser le même argumentaire à l'encontre des députés regrettant l'absence du Conseil lors de certaines de leurs interventions...

Il y en a tous les mois, depuis des années, mais elles sont appelées "mini-sessions" parce qu'elles durent un jour et demi. Le calendrier annuel est disponible: http://www.europarl.europa.eu/pdf/general/cal2011.pdf

Le lien avec le "quasi-achèvement du marché unique" me semble quelque peu excessif. Cela intervient, certes, mais est marginal, et cela d'autant plus qu'il peut-être largement contrebalancé par la généralisation de la procédure de codécision. Le coup de frein sévère et durable induit par la conjonction de l'entrée en vigueur du traité de Lisbonne, l'élection d'une nouvelle législature, l'entrée en fonction ralentie d'une nouvelle Commission, la dimension transversale des discussions sur la nouvelle comitologie, et le contexte politique national en Europe, me semble être plus plausible. En outre, s'il est exact qu'il n'y a eu qu'un seul texte législatif d'adopté sur la session de 4 jours… il y en aura 3 à l'ordre du jour de la prochaine mini session d'un jour et demi fin mars! Comprenne qui pourra...