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JFChénin
France
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Sache que la vie est inépuisable, et qu'elle proposera à ton effort des merveilles toujours renouvelées. Penche ton regard sur la vie des humbles, la vie du tâcheron, du menuisier, la vie de l'ouvrier des champs et la vie de l'ouvrier des villes, les vies en apparence semblables comme les chaumes d'un toit ou les pavés d'une rue. Mais pénètre silencieusement dans les âmes, attends le moment où elles te révèleront leurs angoisses et leurs joies, leurs espoirs et leur tristesse. Tu seras stupéfait devant tant de variété et d'émotion. Emile Moselly Chez TheBookEdition, Volume 1 - Volume 2 Continue reading
Posted Mar 21, 2023 at Darkness
On ne sort jamais de la réalité. Une façon inexorable de marcher, de se glisser hors des images qui nous retiennent. La définition de la réalité est : vide transgressif et son dédale d’erreurs. On n’y échappe pas. On se tient debout avec nos incertitudes comme un témoignage des vacuités que le silence nous impose, ou le vent, ou la pluie froide, ou les branches cassées d’un arbre qu’on abat. Ce qui est notre horizon est encore un vide. Et donc qu’espérer ? On est la réalité. On marche sous les arcs-boutants du ciel, un ciel qui n’est jamais d’une... Continue reading
Posted Mar 20, 2023 at Darkness
Posted Mar 17, 2023 at Darkness
Qui dira la méthode ? Comment s’invente la méthode ? La méthode est proche de la partition et de ses répétitions, boucles, détours et re-bouclages. On fixe la méthode dans le mouvement. Je ne réfléchis pas mieux que quand je me déplace. J’échafaude en roulant . La méthode est complexe, déroutante tant elle fait partie de l’écriture et sans écriture pas de méthode. Elle est inextricable et invérifiable. Elle permet de démembrer et de re-construire. Elle est intrinsèquement liée à l’épreuve du jointoiement des mots. Elle est le vide qui construit. Elle est l’échafaudage qui s’élève dans la cathédrale ou... Continue reading
Posted Mar 7, 2023 at Darkness
Les cordes, les nerfs et les linéaments ont en commun d’accroitre les tensions intra-musculaires. Je ressens cette irisation bloquer l’épaule, dévaler le bras et s’accumuler dans le creux du coude. Je n’articule plus les mots. J’obéis à des erreurs commises il y a très longtemps, qui n’étaient même plus un mauvais souvenir. L’organisation des douleurs fait de moi un attentif extrême et un commis dévoyé aux basses œuvres, surveiller. Je n’articule plus mes pensées, je les écarte. Je suis dans l’admonestation permanente. Je me fragmente en longues tensions évanescentes le long des os, qui plissent, plient, se re-dimensionnent et retentissent... Continue reading
Posted Mar 2, 2023 at Darkness
Ce qui est pur ne tient pas. Seul le métissage tisse les fils solidement. Cherchons notre lignée en dehors de notre clan. Que les lignées se croisent et s’entre-croisent. Que les clans soient défaits chaque fois que nous naissons. Laissons libre le champ des possibles, ouverte la voie des dissemblances. Et les grandes ombres qui, partout, suintent et s’effritent, détachées de l’ombre qui les tenait ensemble, se rassemblent et s’assemblent pour être l’aplat bleu virevoltant qui ouvre le ciel. La vertu est seconde. La passion prime et le désir grandit. De place en place, à la seconde où tout pourrait... Continue reading
Posted Mar 1, 2023 at Darkness
Passer, passer, passer la vague ; dépasser, dépasser, dépasser la meute ; finir sur un bruit, une ombre ou rien ; bricoler. Passage et partage, comment se construit un évènement, une décision ou un voyage ? Comment et quand décider de partir, de prendre la voiture ? D’engranger les allers et les retours et attendre les élévations de la route qui entre dans le ciel ? Passer, passer, passer les banlieues étirées de l’US1 ; dépasser les boucles de la mémoire ; revenir dans la nuit, presque heureux. Les frontières disparaissent comme par magie, intensément volatiles devenues virtuelles, oubliée la... Continue reading
Posted Feb 26, 2023 at Darkness
La douleur s'insinue dans le phrasé qui départage l’eau vive des voyages, la rivière des embrasements lointains, la mer et son berceau. Les partitions sont ainsi, des paraphrases d’un réel qu’on voudrait sans plainte, sans fuite vers le fini de l’infini. Retournement des prétentions et des images. Il n’y aura aucune ressemblance possible ou vraisemblance entre Bess et les terres battues de silence. Elle est toute entière le silence épaillé de ses doutes. Autant de danses pour une errance impossible. Autant de danses pour surseoir et suspendre le temps. Tout s’arrime aux cimaises du ciel, les mains, les corps, les... Continue reading
Posted Feb 22, 2023 at Darkness
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"Moselly était un artiste, dans toute la force du terme. A de rares facultés d’observation, il joignait une sensibilité des plus riches et des plus vives qui le faisait jouir intensément, mais aussi souffrir de même. Comme le poète, «son âme de cristal» vibrait au moindre choc, au plus léger effleurement. On pourrait lui appliquer en tous points ce jugement qu’il formulait au cours d’une étude sur Maupassant" (Revue Bleue du 21 mars 1914) : «Tandis que l’homme vulgaire vit sa vie quotidienne en recevant par l’oeil toutes les impressions du dehors, l’artiste, par l’éducation, sait se recréer, se façonner un sens... Continue reading
Posted Feb 16, 2023 at Darkness
Ni champ vide, ni disparition des orées. Tout est limite dans les vides, même les silences qui s’y installent malgré nous. Et toute parole est une limite imposée aux regards et aux visions qui s’accordent aux espaces que nous rencontrons, qui sont nos parades au dénuement. La nature est soulevée d’un seul mouvement, d’une seule portée. Les failles sont dans les mots, tout le vocabulaire abandonné des attentes et du voyage, au seuil des prochains départs qui tardent, nécessairement. Tout n’est que caricature d’un autre monde, une farce immonde. Et entre deux rivages, les disparitions sont entretenues dans des vides,... Continue reading
Posted Jan 2, 2023 at Darkness
Une présence déroutante suivie d’une disparition imprévue ou inespérée, selon le moment, l’état d’âme, le flot de la pensée qui en redemande, qui n’en démord pas d’avoir provoqué cette chute. Un effondrement spectaculaire brouille tout regard qui tenterait de le suivre. Plongeon indescriptible des mots, tout est retard à nommer, tout est déplacement singulier à raconter. Les mots manquent. Les mots me manquent. Je l’ai revue plusieurs fois, je n’ai rien dit, je suis passé à côté de sa parole sans y répondre, je suis passé à côté de toutes ses larmes, imprévisibles. Nous sommes des reflets dans des miroirs,... Continue reading
Posted Nov 22, 2022 at Darkness
"Pour traduire le silence, il faut vivre au-delà de son propre silence, entendre et retenir toutes les voix qui se taisent en nous." (Joë Bousquet). A la fin la nuit est demeurante, immanente. Surplus d’instants qui l’installent en amont de toute vision possible, de toute rétorsion d’une lumière incidente, névralgique, peut-être innocente, on ne sait pas. On ne connait ni sa densité, ni sa transparence, ni tout ce qui en fait une épaisseur indicible. Il suffit de traverser, de passer les seuils, de franchir les horizons qu’elle dépose sur notre chemin pour être apprivoisé. Ce n’est plus un chemin, c’est... Continue reading
Posted Nov 15, 2022 at Darkness
Argument de l'ironie, argument du renoncement. Il n’y a pas de rédemption sans mémoire, sans ajout d’une errance, traverser toutes sortes d’espaces pour frôler les repères déplacés des champs de mines, pas de rédemption sans égarement volontaire. L’argument est toujours le même, faire le tri ne sert à rien, alors tout accepter ou tout refuser, c’est encore la même chose. Dans la fuite, on ne voit rien, on s’appuie sur des dérives que l’on pense immobiles, qui sont de fait immobiles dans un espace qui se déforme à une rapidité effrayante, où nous perdons pied, littéralement. L’argument de l’incidence ne... Continue reading
Posted Nov 11, 2022 at Darkness
------------ Le réel est en désordre, dérivant, en fin de course, égaré et trébuchant. Un réel qui ne donne plus d’images, qui en est envahi et les enfouit loin de visions possibles, un réel aveuglé d’un trop-plein de lui-même. Et in terra pax depuis la profondeur du réel. Ce qui monte à la surface est un silence, un presque silence d’un début de monde, une naissance dans le souffle des voix, les voix parcourues des aurores et des crépuscules. Il y a des nuits qu’on ne bouscule pas, qu’on devine, qui chantent le ciel en elles, tout autour d’elles, voiles,... Continue reading
Posted Nov 7, 2022 at Darkness
------------ Il y a des moments qu’on oublie ou qu’on pense oublier, qui sont toujours là comme des défenses en pleine mer pour arrêter les bateaux, la lune, les pensées, tout un peuple à l’abordage et qu’on essaie de calmer. Rien ni fait. La houle est toujours plus vaste et plus forte, haussant sans cesse ses épaules, comme un désert infranchissable, comme une vengeance de la nature. Tout est dans l’obstacle qu’on cherche à éviter, on le contourne une fois, un le saute une autre fois, on l’évite encore et encore, jusqu’au moment où tout s’effondre, comme les maisons sous... Continue reading
Posted Nov 6, 2022 at Darkness
------------ Survivance des anciens mondes, sans mélodie, sans parole, juste des gesticulations, survivance de l'absurde et des miséricordes, des prières frelatées, survivance des aveux extorqués, mort en défaut, mort en survie, survivance des prophètes, toute une horde d'imbéciles. Où sont les places ? Ni orgue ni harpe, ni qanûn, ni oud, seulement des rengaines agenouillées à foison jusqu'au harcèlement, à en perdre la raison, ce qui est si simple à obtenir expulsez-nous, ce qui serait si simple sans passé maudissez-nous et sans futur loi terrible des fanatiques. Dieu n'est pas mon ennemi, les prophètes oui. Ce que ne dit plus... Continue reading
Posted Nov 5, 2022 at Darkness
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1898-1914 Notes-Paysages-Hommes et choses Edition établie par Gilles et JFrançois Chénin TheBookEdition, 2022 Notre grand-père, François Chénin, nous mit sur la voie de cet aïeul que nous aurions pu oublier voire ignorer. Il aura fallu quelques années pour renouer avec la maison familiale qu'Emile Moselly (E.M. Prix Goncourt 1907) a si souvent décrite, où, enfant, j'avais trouvé ma place, un grand fauteuil club dans l'entre-deux en haut de l'escalier venant de la cuisine. Je m'y endormais au retour de l'école, plié en deux pour me blottir, je lisais parfois. Les livres n'étaient pas loin, serrés dans une petite armoire vitrée.... Continue reading
Posted Oct 5, 2022 at Darkness
1 Nos terrasses sont ouvertes et nos maisons sous le vent, .... la suite Continue reading
Posted Aug 30, 2022 at Darkness
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Figuration de l’absent est une suite écrite entre le 18 février et le 14 décembre 1978, à la suite de la mort de Nicolas, mon frère aîné. Revenu plusieurs fois sur ce texte, il est l’écriture tremblée d’une sidération dont, sur le moment, je n’ai pas vraiment conscience, trop occupé par le désir fou de ne pas être retenu en arrière. Cette suite est disparate dans laquelle, bien souvent, l’esprit de sérieux me fait prendre des poses qui, aujourd’hui, me sont devenues étrangères. Comment ai-je pu mélanger ainsi une peine bien légitime que j’évoque en filigrane et une réflexion sur... Continue reading
Posted Aug 30, 2022 at Darkness
Si nous perdons la familiarité de la confidence, ou des simples mots qui nous unissent de loin en loin ; si nous ne savons plus nous accommoder des rires ou des cris, parfois de trop nombreux regards ; si nous empêchons un geste complice, celui qui joue avec le quotidien, tout entier aujourd’hui ; si pour satisfaire le cœur ou la raison d’habitants anciens, douteurs d’amitié, nous laissons prévaloir une indifférence réciproque ; si nous cassons comme verre à chaque fil tendu et vif d’amertume ; nous n’aurons jamais assez de patience partagée pour préserver l’instant de l’instant dans lequel... Continue reading
Posted Aug 21, 2022 at Darkness
Ne te hâte pas. Dis leur d'attendre la nuit, cette nuit sans lune sous les étais du ciel. Habitue les au silence, conspire avec eux, sois indiscutable, apprends leur le maniement des quolibets et de la dérision et ne te hâte pas. Ils grappilleront dans les vergers discontinus du temps, ils seront colosses, culbuteurs libertins, criminels pour tenter de te plaire, ils seront des amants d'exil, myrmidons parmi les étoiles, fonctionnaires de la nuit, cette nuit sans ombre sous les étais du ciel. Ne te hâte pas. Invente leur des ivresses insoupçonnées, des rêveries inhumaines, désarticule tous les miracles, rends... Continue reading
Posted Aug 4, 2022 at Darkness
Dans cette attente du dernier départ, il y aura la route et le sentiment de la route. Sur cette terre, il y encore la terre, cette première terre entrevue, inassouvie. Depuis, il souffre sur la terre, il demande des témoignages et accumule les preuves de son errance. Dans cette attente de la dernière rencontre, soudain il a conscience de surprendre un geste, d’être ce témoin inespéré. Il n’y a que l’ombre. La vie coule, portée droite sur les parois vides. Ils ne sont déjà plus là, ou il ne les voit plus, ou ils ont été absorbés par le ciel... Continue reading
Posted Aug 3, 2022 at Darkness
C’est un pli sur le sable comme un livre ouvert, un pli de la mémoire bouleversée, parce que la vie n’attend pas et l’étendue à nos pieds est un débarcadère de plus sur l’avancée du ciel. Ce livre ouvert nous retient. Mais nous tombons et la vie s'écrit à l'ombre des pages dans l'ombre de la vie et toutes ces pages d'une vie morcelée, les unes sur les autres, ont l'épaisseur d'une nuit froissée - une seule nuit - vide et sans plaisir. Quand nous tombons à pages ouvertes, à pas comptés, à rives vives, quand l'histoire s'interprète dans le... Continue reading
Posted Aug 2, 2022 at Darkness
Là se bornent à présent mes désirs. Me tenir debout en plein air et voir le ciel immense et bleu au-dessus de moi, contempler une dernière fois l’infini hurlant. Paul Auster – Dans le scriptorium, 2006 Tu tombes, mais tu te relèves immédiatement, tu ne retiens pas ton souffle, tu as les gestes précis, ton visage ne laisse rien voir, tu tombes encore et encore tu te redresses, tu as passé une limite, celles des aveux qui plongent aux racines de ton être, tu vis bouleversé, tu entres dans un nouveau monde où les obstacles sont imaginaires mais tu trébuches,... Continue reading
Posted Aug 1, 2022 at Darkness
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Toute surprise recèle une aventure comme toute aventure est une surprise. Elle lui avait dit : Envoyez-moi une surprise... une petite surprise pour demain matin. D'accord ? Il pensa d'abord au bonheur de la surprise. Mais une surprise sans secret surgissant n'est plus une surprise. Faire une surprise sans dévoiler le secret de la surprise, tel était maintenant son dilemme. Prolonger le bonheur de la découverte, tel pourrait être la surprise. Il y avait bien une surprise, il la garderait cachée jusqu'à son retour, voilà ce qu'il pensait. Mais répondre à sa demande ! Comment ? En dévoilant une partie... Continue reading
Posted Jul 31, 2022 at Darkness